


Nous sommes allés voir les dauphins de l’Irrawady. Il s’agit d’une espèce de dauphin d’eau douce en grand danger de disparition (il ne reste plus que 75 dauphins au Cambodge). Le site où on peut les voir se situe dans un élargissement du Mékong à un endroit où le fort courant cède la place à des eaux tranquilles et à une multitudes de petits îlots. Nous avons pris un petit bateau pour nous perdre dans ces îlots. La première demi-heure s’est passée sans voir une seule nageoire. Soudain un, deux, puis sept ou huit dauphins ont nagé autour de nous. Le guide a attaché la barque à un îlot et nous avons passé plus d’une heure à voir les dauphins évoluer et à les écouter respirer. C’était vraiment un moment magnifique. Cependant vous n’aurez aucune jolie photo de ces dauphins à tête ronde (ils n’ont pas de nez) car ils sont quasiment impossible à photographier. Ils n’apparaissent jamais au même endroit et replongent avant qu’on ait pu les prendre en photo. Lorsqu’on les attendait à bâbord, ils venaient nous narguer en apparaissant à 10 mètres de nous à tribord!
Le lendemain, nous avons effectué une étape de 144 kilomètres. Il s’agit de notre record pour l’instant. Le vent était contre nous (comme souvent). Nous sommes arrivés moins fatigués qu'après les 115 kms de piste. Nawal est très fière d’avoir pu soutenir un tel effort physique pendant près de 7 heures.
Nous sommes donc à Stung Treng. Après avoir roulé pendant près de 600 kms en 8 jours, nous ne sommes plus qu’à 65 kms de la frontière laotienne. Avant de franchir celle-ci, nous voulons visiter la province reculée du Ratanakiri pour nous baigner dans un cratère de volcan et dans des cascades. Rejoindre cette province, qui est un cul de sac, nous oblige à prendre une mauvaise piste sur 165 kms sans possibilité d’étape (soit 330 kms AR). Nous décidons de faire notre première infidélité à Passe partout en prenant un minibus et en le laissant à Stung Treng. Nous voila donc entassés à 18 dans une camionnette prévue pour 14 et brinqueballés de tous côtés.
Nawal râle: « Si la route avait été en bitume, j’y serais allée en vélo » . Je souris. Nawal apprécie de plus en plus le voyage à vélo. Elle est contente chaque fois que l’on repart sur Passe partout après quelques jours de pause et refuse de prendre des véhicules motorisés. Elle envisage même de faire l’Amérique du sud en tandem!