



Le Tibet a été divisé par les chinois une peu comme les puissances coloniales du 19ème siècle ont divisé l’Afrique. Il est donc réparti entre la région autonome du Tibet, l’ouest du Sichuan, le sud Qinghai et le nord ouest du Yunnan. La région autonome du Tibet est inaccessible aux étrangers depuis les événements de 2008 s’ils ne passent pas par une agence accréditée et ne sont pas accompagnés par un couteux guide officiel chinois (dommage, la route vers Lhassa et Kathmandu nous tentait bien). Nous avons décidé de prendre une route passant par le Sichuan et longeant la frontière avec la région autonome du Tibet.
Depuis plusieurs jours, nous sommes dans une zone ethniquement majoritairement tibétaine. Les signes extérieurs en sont une profusion de temples tibétains avec leur multitude de drapeaux à prières, un faciès différent et une gentillesse extrême des habitants et des yaks partout. Nos premiers yaks n’ont pas été faciles à reconnaitre et ont été l’objet de discussions épiques du style:
« Et ça ce n’est pas un yak? »
« Ce ne serait pas plutôt une vache à long poil?»
« Tu as vu la taille, moi je dirais plutôt un buffle à long poil »
« Euh, un buffle à long poil, ce ne serait pas la définition d’un yak? »
En tout cas, nous connaissons désormais l’utilité des longs poils: à lutter contre le froid et la pluie. Depuis 4 jours, il n’arrête pas de pleuvoir et la température est de 5°. Le plafond nuageux est à 3700m. Au dessus, il neige. Nous patientons dans Zhongdian en attendant une éclaircie. Heureusement, la ville est agréable avec ses temples, sa vieille ville et ses cafés sympas. Nous en profitons pour compléter notre équipement (gants de ski, bonnets, pantalons de ski…). Nous sommes prêts pour le Sichuan et ses cols à plus de 4000m. Il ne reste plus que le temps soit avec nous.