Présentations
"L'important n'est pas la destination, c'est le voyage" RL Stevenson
Ce site est un blog de voyage d'une famille à vélo. Il a principalement comme but de donner de nos nouvelles à notre famille et amis. Les visiteurs sont les bienvenus.
mardi 9 novembre 2010
La malédiction des crevaisons
En quittant Camargo, nous sommes interpellés par un Bolivien.
-Où allez vous comme ça?
-A Potosi.
-A Potosi! Non sans blagues! Bravo! Vous êtes courageux. Hé les amis, venez voir ces deux jeunes vont à Potosi à vélo!
Un attroupement se forme autour de nous. D’autres Boliviens nous questionnent.
-Vous allez vraiment à Potosi? Tout en vélo?
-Bah oui.
-Félicitations et surtout bon courage!
Nous savions qu’une montée de 1300m sur de la piste nous attendait mais à voir la réaction des boliviens, cela risque d’être plus difficile que prévu. Peu importe, nous avons le moral au beau fixe depuis la bonne nuit et la douche d’hier soir. Nous partons sous les encouragements.
A midi, nous avons déjà bien avancé malgré les 40°. La piste n’est pas si mauvaise que ça. Nous nous arrêtons à côté d’une maison abandonnée pour pique-niquer. En repartant je m’aperçois que des boules épineuses sont plantées dans les pneus. Nous les enlevons prudemment mais nous avons une crevaison à l’avant (le pneu est renforcé par du kevlar), 8 à l’arrière et 10 sur le pneu de la remorque (comment un aussi petit pneu peut-il avoir autant d’épines?)
Je change toutes les chambres à air, enlève toutes les épines, regonfle les 3 pneus et repars.
Le lendemain, nous déjeunons à l’ombre d’un vieux cimetière. Après le déjeuner, le pneu de la remorque est à plat. Je l’examine en pensant avoir oublié une épine la veille mais je ne trouve rien. Je le répare, le remonte,le regonfle et… pfffff. Je redémonte le pneu, réexamine le pneu, ne trouve rien, répare, remonte le pneu, regonfle….pfff. Une troisième fois, je redémonte tout pour passer plus de 20 minutes à regarder le pneu mais décidément il n’y a rien. Je remets une rustine, remonte le pneu, regonfle…. Pfff. Ce petit jeu commence vraiment à me gonfler. Je remets une rustine… pfff, une autre…pfff, encore une autre…pfff.
Nawal pense que notre présence à côté du vieux cimetière n’est pas étrangère à toutes ces crevaisons inexpliquées. Nous partons à pied pour réparer le pneu 500m plus loin. Là, je répare une nouvelle fois et miracle, cela tient. Nous pouvons enfin quitter ce lieu.
Le lendemain matin, c’est le pneu arrière du vélo qui est à plat. Je trouve dedans deux petites épines. Les épines étaient dans l’épaisseur du pneu et les cailloux de la piste les ont fait progresser et trouer la chambre. 2 rustines plus tard, c’est réparé. Dans l’après-midi, le même pneu est étrangement sous gonflé. C’est l'une de mes réparations qui n’a pas tenue (les rustines sont tellement nombreuses sur les chambres que parfois il y a deux rustines au même endroit). Je remets des rustines mais je commence à être inquiet car je n’ai quasiment plus de colle. 3 kilomètres plus loin, le pneu est de nouveau à plat. Cette fois ci, c’est le mécanisme de la valve qui est cassé et qui fuit. Je change la chambre par une dernière chambre de secours dont je répare un trou avec ma dernière goutte de colle. Si on recrève, je n’aurais plus rien pour réparer. 5 kilomètres plus loin, le pneu avant montre des signes de faiblesse. Je nous crois vraiment maudits. Je ne peux plus réparer. Je regonfle le pneu à fond et repars. Nous faisons les 10 kilomètres nous séparant du prochain gros village en regonflant le pneu lorsque les pierres de la piste viennent taper contre la jante. Dans le village, je trouve de la colle et des rustines. J’enlève une épine du pneu avant en priant fort pour que ce soit la dernière. En 3 jours, nous avons plus crevé que pendant tout le reste du voyage. J’ai des douleurs dans les bras à force de gonfler et nous n’avons avancé que de 145 km. Et nous qui pensions mettre 3 jours pour gagner Potosi!
Mais toutes les choses ont une fin même les mauvaises. Le lendemain c’est sans une seule crevaison que nous sommes arrivés à Potosi après un ultime col à 4350m.
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comme le vélo ne muscle que le bas du corps, il faut bien pomper un peu pour garder un corps harmonieux! Vive les chadocks!!!
RépondreSupprimerBisous
Manue
Nawal, j'ai appris il y a seulement quelques semaines votre voyage. Par curiosité je suis allée consulter votre blog, pour voir quelques belles photos... Et là je suis restée colée à mon portable toute la soirée. J'ai tout lu! J'ai beaucoup ri toute seule devant mon écran, surtout pour le coup du piment (désolée). Je suis vraiment admirative de votre courage et vous souhaite bonne chance pour la suite. Enormes bisous à Nawal. Sévrine (strasbourg)(ce message va peut etre apparaitre en double suite à une erreur de manip)
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