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"L'important n'est pas la destination, c'est le voyage" RL Stevenson


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jeudi 4 mars 2010

La drogue du cycliste



Les jours de vélo, nous passons souvent entre 6 et 7 heures sur Passepartout. Pour prévenir les remarques que je perçois déjà « mais ils doivent s’ennuyer pendant tout ce temps là !» « cela doit être lassant à force! », je vais essayer de vous faire part de notre ressenti. Le matin, nous partons avec entrain. Au bout de 1h30-2H (35-40 Kms) nous faisons notre première pause. Les kilomètres suivants sont généralement les plus durs. La fatigue commence à se faire sentir, il fait chaud et nous sommes encore qu’au début de notre étape. Nous nous arrêtons vers midi (au bout de 70-75 kms). Lors de la pause déjeuner, un petit miracle s’opère: les endorphines montent lentement au cerveau. Nous n’avons plus aucune douleur, plus aucune fatigue, nous repartons facilement. Nous pédalons sans effort, les kilomètres défilent. Les paysages s’enchainent plus beaux les uns que les autres. Nous nous taisons. Chacun est dans ses pensées. Je ressens un sentiment de plénitude. Je suis bien où je suis, en accord avec le monde. J’ai l’impression que je pourrais continuer comme ça sans m’arrêter pendant des centaines de kilomètres. J’ai tout ce que je désire avec moi et rien ne m’empêche de continuer jusqu’au bout du monde. Lorsque je me réveille, nous avons parcouru 30 à 40 kilomètres. Je regarde Nawal et je sais qu’elle a ressenti la même chose que moi. Nous nous arrêtons en silence pour notre dernière pause boisson. Lorsque nous repartons, le soleil est déjà bas sur l’horizon. La température est douce. Nous nous laissons caresser par les derniers rayons de soleil tandis que nous profitons du paysage qui prend des teintes ocres. Nous poussons souvent plus loin notre étape du jour pour ne pas mettre fin à ce doux moment. Enfin, le soleil se couche. Il nous faut nous arrêter et trouver une guesthouse ou un hôtel. Même s’il n’y a rien à voir dans la ville étape ou que le logement est plus que sommaire, nous sommes heureux . Le soir nous nous endormons de bonne heure le cœur rempli de ce sentiment de plénitude qui ne nous a pas quitté depuis l’après-midi.
Ainsi, petit à petit notre voyage change d’objet. Les cascades ou autres sites touristiques nous intéressent de moins en moins. Nous avons juste envie de prendre la route et de rouler. Lorsque nous restons quelques jours dans un bel endroit, nous finissons par ressentir une envie de partir, une envie de prendre Passepartout et d’aller quelque part, peu importe où pourvu que cela soit loin.

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