Présentations


"L'important n'est pas la destination, c'est le voyage" RL Stevenson


Ce site est un blog de voyage d'une famille à vélo. Il a principalement comme but de donner de nos nouvelles à notre famille et amis. Les visiteurs sont les bienvenus.

mercredi 20 janvier 2010

Kratie et Stung Treng




Nous sommes allés voir les dauphins de l’Irrawady. Il s’agit d’une espèce de dauphin d’eau douce en grand danger de disparition (il ne reste plus que 75 dauphins au Cambodge). Le site où on peut les voir se situe dans un élargissement du Mékong à un endroit où le fort courant cède la place à des eaux tranquilles et à une multitudes de petits îlots. Nous avons pris un petit bateau pour nous perdre dans ces îlots. La première demi-heure s’est passée sans voir une seule nageoire. Soudain un, deux, puis sept ou huit dauphins ont nagé autour de nous. Le guide a attaché la barque à un îlot et nous avons passé plus d’une heure à voir les dauphins évoluer et à les écouter respirer. C’était vraiment un moment magnifique. Cependant vous n’aurez aucune jolie photo de ces dauphins à tête ronde (ils n’ont pas de nez) car ils sont quasiment impossible à photographier. Ils n’apparaissent jamais au même endroit et replongent avant qu’on ait pu les prendre en photo. Lorsqu’on les attendait à bâbord, ils venaient nous narguer en apparaissant à 10 mètres de nous à tribord!

Le lendemain, nous avons effectué une étape de 144 kilomètres. Il s’agit de notre record pour l’instant. Le vent était contre nous (comme souvent). Nous sommes arrivés moins fatigués qu'après les 115 kms de piste. Nawal est très fière d’avoir pu soutenir un tel effort physique pendant près de 7 heures.

Nous sommes donc à Stung Treng. Après avoir roulé pendant près de 600 kms en 8 jours, nous ne sommes plus qu’à 65 kms de la frontière laotienne. Avant de franchir celle-ci, nous voulons visiter la province reculée du Ratanakiri pour nous baigner dans un cratère de volcan et dans des cascades. Rejoindre cette province, qui est un cul de sac, nous oblige à prendre une mauvaise piste sur 165 kms sans possibilité d’étape (soit 330 kms AR). Nous décidons de faire notre première infidélité à Passe partout en prenant un minibus et en le laissant à Stung Treng. Nous voila donc entassés à 18 dans une camionnette prévue pour 14 et brinqueballés de tous côtés.
Nawal râle: « Si la route avait été en bitume, j’y serais allée en vélo » . Je souris. Nawal apprécie de plus en plus le voyage à vélo. Elle est contente chaque fois que l’on repart sur Passe partout après quelques jours de pause et refuse de prendre des véhicules motorisés. Elle envisage même de faire l’Amérique du sud en tandem!

Kompang Cham




Après une petite journée de repos occupée à visiter une plantation d’hévéas et son usine de caoutchouc à 20 km de la ville en vélo ainsi qu‘une petite île à l‘écart du temps, nous repartons pour Kratie (distant de 115 kms). Nous sommes partis un peu tard ce matin (9h30) mais nous prenons notre temps traversant de charmants villages sur une petite route bitumée le long du Mékong. Nous visitons un temple perché sur une colline avec un beau panorama sur le fleuve. Le bitume s’arrête (c’était trop beau) pour céder la place à un mauvais chemin. Les trous sont tels que le porte bagage casse sa fixation. Je répare sous le regard attentif de 16 paires d’yeux (chacun de nos arrêt dans des hameaux est l’occasion d’un véritable rassemblement!). A 13h, il nous reste encore 80 kms à faire. Nous commençons à craindre de ne pas arriver avant la nuit si la route ne s’améliore pas. Nous déjeunons de quelques bananes frites (seule nourriture disponible) et nous repartons de plus belle. Heureusement, la piste s’améliore puis nous rejoignons une route bitumée. Nous sommes confiants pensant que cela va durer jusqu’à Kratie mais c’était sans compter sur les travaux de voirie qui font disparaitre le bitume et transforme la route … en piste! Les 25 derniers kilomètres me semblent difficiles. Nawal m’impressionne, elle a tellement envie d’arriver avant la nuit qu’elle appuie à fond sur les pédales. Le résultat est que nous entrons dans la ville à plus de 27 km/h.

Prey Veng



Ce matin nous sommes partis de Prey Veng pour rejoindre Kompang Cham. A la sortie de la ville, le bitume cède la place à la piste. Les véhicules qui nous doublent soulèvent un énorme nuage de poussière derrières elles. En quelques minutes nous sommes recouverts de poussière rouge qui s’infiltre partout (et qui colle à la crème solaire me faisant une sorte de deuxième peau). Le vent souffle par bourrasque contre nous et freine sérieusement notre progression. Au bout de deux heures, nous nous trouvons à un croisement. Le GPS m’indique de faire un grand détour (j‘ai entré le chemin sur Google earth depuis Saigon). Nous demandons le chemin à une vieille sur le pas de sa porte qui nous indique l’autre direction. Nous suivons son conseil d’autant plus facilement qu’il semble raccourcir la route et nous permet de nous mettre à l’abri du vent. Au bout de 10 kilomètres, la piste ne ressemble plus qu’à un mauvais chemin rarement emprunté. Nous traversons des rivières à gué, des ponts branlant en bois et d’autres en fer datant de l’époque coloniale française. Les trous et bosses sont tels que Nawal et la remorque sautent en permanence. Nous évitons de justesse plusieurs chutes en passant dans du sable. Notre moyenne kilométrique s’effondre avec des passages à 10 kilomètres heures. Nous arrivons sur un pont cassé qu’il va falloir contourné par un gué. Nous nous élançons sur la berge abrupte et sablonneuse, prenons de la vitesse, traversons le gué constitué de planches posées sur le lit de la rivière, gardons de la vitesse pour remonter sur l’autre rive et … dérapons sur le sable et chutons. C’est notre première chute, heureusement sans conséquence car amortie par le sable. Les cambodgiens sont hilares et nous encore plus poussiéreux (comme si c’était possible!). Nous faisons une pause dans une gargotte. « Il ne nous reste plus que 20 kilomètre à vol d’oiseau, ça va être facile ». En fait, le chemin fait tellement de détours et est en si mauvais état que nous avons mis plus de deux heures et demi pour rejoindre Kompang Cham. Notre arrivée à l’hôtel n’est pas passée inaperçue! Le soir, après une bonne douche, nous avons savouré notre bière au bord du Mékong en fêtant notre deux millième kilomètre.

Retour au Cambodge


Après avoir visité les tunnels de Cuchi, nous quittons le Vietnam pour retourner au Cambodge. Nous roulons avec allégresse car nous avons particulièrement apprécié le Cambodge et les cambodgiens. Nous adorons leurs sourires, leur gentillesse et leur spontanéité. Par rapport au Vietnam, nous sommes beaucoup moins sur nos gardes, nous nous installons dans les gargottes sans demander le prix des plats et nous ne soupçonnons pas une arnaque si un cambodgien nous accoste. En revanche, nous disons adieux aux petites routes secondaires bitumées (le Cambodge est le royaume des pistes poussiéreuses en plus ou moins bon état) et aux hôtels et restaurants en abondance. Notre portefeuille aussi est content: de 60 euros (et plus à Saigon), notre budget journalier pour deux passe à 20 euros (depuis le début du voyage, nous avons dépensé en moyenne 40 euros par jour pour deux). Nous traversons des provinces cambodgiennes en dehors des circuits touristiques. Les villes sont minuscules et sans charme mais la campagne est magnifique. Nous découvrons cette dernière en suivant des pistes à travers les villages et hameaux. Dans ce Cambodge rural, l’eau courante, l’électricité ou le béton n’ont pas encore fait leur apparition et nonobstant les omniprésentes motocyclettes, les quelques motoculteurs et les T-shirts à l’effigie de Mickey, la vie n’a guère changé depuis des siècles.
Nous entamons notre remontée du Mékong. Après avoir observé son delta au Vietnam, nous le retrouvons à Prey Veng pour le remonter sur près de deux milles kilomètres. Il sera notre fil conducteur pour le nord du Cambodge et pour tout le Laos. Nous le quitterons au nord du Laos pour aller à Hanoi.

dimanche 10 janvier 2010

Point météo

Aujourd’hui, nous avons vu nos premières gouttes de pluie depuis un moi et demi. Oh, il ne s’agissait pas d’un grosse averse, juste un crachin de quelques minutes mais cette ondée me donne l’occasion de faire un point météo. Nous sommes en pleine saison sèche. Le temps depuis notre arrivée est quasiment tous les jours identique. Le matin il fait 19° et le ciel est légèrement couvert. Vers midi, le soleil se découvre complètement et le thermomètre grimpe à 30°. Le soir il fait de nouveau 19°. L’hygrométrie est à peu près de 70°. Bref, nous sommes très loin de la vague de froid qui paralyse actuellement la France et pour l’instant nos ponchos, pull et vestes dorment au fond du sac.

Saigon



Saigon est porteuse de tant de mythes que j'étais enthousiaste à l’idée de la découvrir. Parmi les images associées à Saigon, celle de la guerre du Viet Nam est la plus forte. Le début d’Apocalypse Now où le capitaine délire sous un ventilateur qui se transforme en pales d’hélicoptères me revient en mémoire alors que moi-même je suis en train d’écrire sous un ventilateur brassant de l’air chaud avec une bouteille de bière à mes côtés. Nous sommes naturellement allés voir l’exposition permanente « Requiem » au musée des souvenirs de guerre. Cette exposition présente les plus belles œuvres des photographes morts pendant la guerre du Viet Nam. Nous avons été confrontés aux images extrêmement dures de la guerre et de ses crimes, le tout réhaussé par l’énorme talent de photographes comme Henri Huet ou Larry Burrows. Cette plongée dans la guerre est d’autant plus présente que partout trainent des avions, tanks et autres armes de guerre. Mais l’image de Saigon qui restera dans nos mémoires ne sera pas celle de la guerre du Vietnam. En effet nous sommes arrivés à Saigon le mercredi 7 janvier, jour des soldes en France et Saigon est une grande ville en solde avec toutes sortes de boutiques et notamment un énorme choix de boutiques de luxe. Lâcher Nawal dans une telle ville alors que depuis un mois et demi, elle n’a pas vu la moindre étiquette Tara Jarmon, Burberrys ou Chloé relève de la folie. Heureusement pour moi, l’idée de devoir tirer tous ses achats à travers les montagnes du Laos a été un bon frein à sa frénésie acheteuse. Ainsi nous avons arpenté les grandes artères de la ville en essayant des petites robes moulantes, des grandes robes en soie ou même des chaussures à talon (pratique pour faire du vélo!). Mais le plaisir féminin réside dans l’attrait de la possibilité et non dans la possession (ce qui arrange mon portefeuille). Pour ma part, je me suis contenté de 2 T-shirts. Le soir, nous avons fini au Sheraton Hôtel au 23ème étage à boire des cocktails (plus chers que notre hôtel!) avec vue sur toute la ville. Cependant cette escapade dans la ville de tous les plaisirs ne m’aura pas couté trop cher. En effet, nous avons une habitude prise depuis longtemps avec Nawal: lorsque nous sommes en désaccord sur un sujet, nous parions. A Dijon, les enjeux étaient des bouteilles de Bourgogne mais ici nous avons parié la note des 5 jours d’hôtel (100 dollars). Le sujet était la taille en m2 de la chambre. Vérification faite avec un mètre improvisé, j’ai gagné.
NB: je mets en photos 2 autres caractéristiques de Saigon: son trafic invraisemblable de motos qui passent dans tous les sens (il y a peu de voitures et énormément de 2 roues) et son réseau électrique dont on se demande comment il fait pour ne pas sauter.

lundi 4 janvier 2010

Delta du Mékong







Après une remise en jambe de 120 Kms, nous voici arrivés à Cantho au milieu du delta du Mékong. Le paysage est truffé de canaux, rizières et vergers où poussent des ananas, mangoustans, ramboutans, bananes, durians et autres délicieux fruits. Cette région, au sein de laquelle il est plus facile de se déplacer en barque qu’à pied, est aussi connue pour ses marchés flottants. A peine arrivés à notre hôtel (choisi après avoir visité la moitié des hôtels de la ville), une femme nous aborde pour nous vendre un voyage en bateau de 7 heures vers les marchés flottants (distants de 20 Kms) moyennant 30 dollars. Je lui réponds que nous préférons y aller en vélo et louer une barque sur place. Elle me le déconseille en me disant qu’il est très difficile d’y aller et qu’on va se perdre. Je la rassure en lui disant que j’ai mon guide personnel. Elle me regarde interloquée pensant avoir mal compris. En fait de guide, nous avons (merci Mehdi) une montre GPS. Je me connecte à Google earth depuis l’hôtel (de plus en plus d’hôtels ont le wifi et nous avons un netbook), je trace l’itinéraire vers les marchés flottants et je le rentre dans la montre GPS. Le lendemain, départ à 6h30 sur Passepartout. En 45 minutes, nous sommes sur place où nous louons les services d’une charmante femme et de sa barque antédiluvienne (et qui en porte les stigmates) pour 4 dollars de l’heure. Nous avons ainsi pu visiter ces marchés flottant typiques où nous étions les seuls européens. Le retour s’est fait par un autre chemin en suivant le GPS à travers un dédale de canaux, rizières et vergers. Le lendemain, nous sommes partis à Mytho en prenant des petites routes, entrecoupées de bacs avec passeurs, longeant les interminables vergers et leur fruits débordant sur le chemin.

dimanche 3 janvier 2010

Pour nous suivre sur google map

Comme je sais que des villes comme Kampot, Kep ou Cantho ne doivent pas être localisables par beaucoup d'entre vous, j'ai tracé notre itinéraire à vol d'oiseau sur la carte suivante (les distances kilométriques ne sont pas bonnes). Vous pouvez agrandir cette dernière et vous y déplacer à volonté. Je tiendrai cette carte à jour. j'ai également changé les règles de commentaires et maintenant même ceux qui ne sont pas inscrits peuvent laisser des messages.

Afficher tandemasie sur une carte plus grande

Phu Quoc



Nous poursuivons notre périple balnéaire par Phu Quoc (Vietnam) qui est une île relativement épargnée par le tourisme de masse. Nous avons choisi un petit hotel qui donne directement sur la plage. La journée, nous nous prélassons sur la plage de l’hotel ou sur des plages désertes à quelques minutes de vélo. Le soir nous dégustons des fruits de mer grillés au barbecue. Nous découvrons le Nuoc Mam (l’île produit le meilleur Nuoc Mam du Viet Nam). Celui-ci est extrait de poissons pourris. La fabrication est très artisanale (et se repère de loin à l’odeur), les restes de poissons croupissent dans des grands futs en bois pendant plusieurs semaines jusqu’à donner un jus à l’odeur forte et au gout nuancé. Dorénavant, nous agrémentons tous nos plats de Nuoc Mam. Nous avons fêté la nouvelle année dans un bar sur la plage autour d’un grand feu à boire des cocktails.
Manu oublie de dire que nous avons failli rester une nuit de plus sur l’ile. Nous avions pris soin de ne pas prendre un bateau trop tôt le 1er janvier (13h). Nous nous sommes rendus tôt à l’embarcadère et nous nous sommes livrés à notre activité favorite: manger des fruits de mer dans une gargotte. A la sortie du restaurant, nous trouvons bizarre que le bateau ne soit toujours pas arrivé. Renseignement pris, nous ne sommes pas sur le bon embarcadère, il faut 6 kilomètres pour s’y rendre et il est déjà 12h50. Nous enfourchons Passepartout et fonçons le plus vite possible sur une mauvaise route en terre. Nous arrivons à 13h02, tout essoufflés, juste à temps… pour voir le bateau s’éloigner du quai et partir. Il ne reste plus qu’un seul bateau à quai qui est lui aussi sur le point de partir. Nous discutons avec le capitaine qui refuse de nous prendre car on a pas de billet. Il s’ensuit un marchandage et nous obtenons de monter à bord sans billet moyennant 200.000 dongs par personne (8 euros). Passepartout bénéficie d’un tarif réduit: 20.000 dongs. Une fois à bord, nous pouvons enfin finir de digérer les fruits de mer qui ont repris de la vivacité avec cette course folle.

Et puis surtout, nous souhaitons une très bonne année 2010 à nos familles et tous nos amis.

vendredi 1 janvier 2010

Le respect dû aux sages femmes



Il y a une semaine, nous avons visité un temple khmer du 12ème siècle. Ce temple, un peu à l’écart, est relativement bien conservé malgré ses 9 siècles. Le site, très ombragé et bordé par un lac, invite à la rêverie. Sur un bas relief, figure une scène intéressante . Une femme qui vient d’accoucher a manqué de respect à la sage femme. En punition, elle doit porter toute sa vie sur sa tête une boîte contenant le placenta. Le mari supplie la sage femme de réduire la peine de sa femme. La sage femme est sculptée en grand (symbole d’importance).
Ainsi, il m’est venu une idée que je vous propose de présenter à Gilles lors de la prochaine réunion de service. Les femmes ayant manqué de respect vis-à-vis des sages femmes ou ayant été désagréables avec elles devront porter sur la tête une boîte contenant leur placenta. Par grande mansuétude, nous ne leur feront porter ce fardeau que pendant les 3 à 5 jours de présence à la maternité.