Présentations


"L'important n'est pas la destination, c'est le voyage" RL Stevenson


Ce site est un blog de voyage d'une famille à vélo. Il a principalement comme but de donner de nos nouvelles à notre famille et amis. Les visiteurs sont les bienvenus.

dimanche 26 juin 2022

Lili et Abdel

 







Nous quittons ma sœur et son mari pour mieux les retrouver chez eux à Vienne. Nous avons hâte d’y être et nous filons le long de l’euro vélo 6 toujours en remontant le Danube. Les arrêts pique-nique se font sur des plages d’herbe en bordure du fleuve, lieux de détente habituels des Hongrois avec leur inséparable barbecue.

Dans notre précipitation vers Vienne, nous faisons l’affront à la Slovaquie de ne même pas passer par le centre de Bratislava. Nous n’aurons vu de la Slovaquie que ses digues, ses banlieues et ses supermarchés.

Enfin, nous arrivons à Vienne. Nous sommes reçus chez Lili et Abdel de façon très agréable. Nous nous sentons vite comme à la maison (les enfants peut-être trop!). Nous y passons 10 nuits soit notre plus grande pause du voyage. Bien sûr, nous visitons Vienne mais nos meilleurs souvenirs sont les moments partagés avec Lili et Abdel. Ces derniers travaillent à l’ONU et nous avons le privilège de visiter ces immenses ensembles de bureaux et de salles de réunion où toutes les nationalités se croisent. Devant l’ONU sont alignés les drapeaux des pays donateurs et les enfants s’amusent à les reconnaître. Dans une salle de réunion vide, ils prennent le fauteuil du président et son marteau pour faire passer leur proposition: «que tout le monde vienne travailler à l’ONU simplement habillé d’une serviette!»


Lili me suggère de faire un détour par la Wachau, région viticole et pittoresque de l’Autriche. Je leur propose de nous accompagner pendant le week-end en louant des vélos. Nous voici donc partis en convoi de 6 vélos le long de la digue qui borde le Danube. Nous faisons une pause pique nique baignade puis arrivons à notre camping.

Nous passons une très agréable soirée devant des grillades. Le lendemain les séparations sont difficiles. Lili et Abdel retournent à Vienne et nous poursuivons vers la Wachau. Pour une fois, le coeur est plus lourd que les jambes.











La Hongrie





Nous poursuivons notre remontée du Danube vers le nord et entrons en Hongrie. La Hongrie marque une rupture; nous avons vraiment le sentiment d’avoir quitté les Balkans. Après une frontière marquée par une clôture de barbelés, des miradors et un camp de rétention, nous découvrons des villes plus riches, plus européennes mais avec des habitants plus froids et moins accueillants.

Cette remontée se fait souvent sur des pistes cyclables le long des digues qui bordent le Danube. Sur ces dernières, parfois des simples étendues herbeuses, on y croise même des troupeaux de moutons.

Lise, toujours à la recherche d’un record, veut faire son premier 100 km. La journée ne s’annonce pas idéale pour un record. 30 degrés de prévu. Nous partons de Dunaföldvar en suivant des pistes cyclables. Assez vite le bitume laisse la place à de l’herbe et à un chemin. La vitesse moyenne diminue. Après le déjeuner, nous retrouvons l’asphalte et les voitures. Il fait vraiment chaud. Heureusement les 30 derniers kilomètres se font le long du Danube sur une piste cyclable ombragée à travers les banlieues huppées. Nous arrivons finalement à Budapest. Devant notre logement, mon compteur indique 99,9 km. Lise me demande si je l’ai fait exprès et roule les 100 m manquants. Elle est fière d’elle. Nous avons roulé 5h51. Des boissons fraîches et un apéro s’imposent!

La ville nous plaît immédiatement. L’architecture du 19ème siècle, les immeubles en pierre de taille et les larges avenues sont familiers à mes yeux de parisien. La ville est vivante avec notamment un nombre incroyablement élevé de groupe de jeunes européens venus fêter des enterrements de vie de garçons/filles.

Budapest nous réserve une immense surprise. Alors que ce n’était pas prévu, nous avons la chance d’y retrouver ma mère (Moune), ma sœur et son mari venus exprès de Vienne pour nous voir.








samedi 11 juin 2022

La famille Abadzic

 


A Rouen, Nawal était le pédiatre des deux enfants de Stanko et Tanja. Stanko était un joueur de handball professionnel serbe venu jouer en France. Il y a plus d’un an, en apprenant que Nawal avait le projet de partir en vélo dans les Balkans, il lui avait donné ses coordonnées. Depuis, Stanko et sa famille sont repartis vivre en Serbie. Quand nous les avons contacté il y a un mois, ils nous ont spontanément proposé de nous héberger. Nous avons donc passé deux jours en leur compagnie. Nous avons été reçus de façon exceptionnelle. A chaque repas, des plats de fête étaient préparés par la mère de Stanko. La veille de partir, nous avons passé une superbe soirée dans un restaurant au bord du Danube avec des musiciens traditionnels. Les musiciens faisaient le tour des tables pour récolter de l’argent. Matthieu ne voulait pas leur en donner car il disait qu’ils avaient déjà des volumineuses (fausses) montres en or! Nous nous sommes couchés alcoolisés vers 3 heures du matin. Le lendemain, le départ pour 75 Kms de vélo a été difficile. Nous avons dû refuser une partie des provisions que la mère de Stanko voulait nous donner. Depuis, nous savourons tous les matins une délicieuse confiture de prunes.

Merci encore Stanko et Tanja, maintenant nous avons des amis en Serbie!






vendredi 3 juin 2022

La Serbie

 






Peu après la frontière serbe, nous faisons une halte à Mokra Gora. Dans ce village, se trouve une vieille ligne de chemin de fer qui grimpe la montagne en faisant des huits atypiques. La ligne a été remise en service à visée touristique. Les enfants ont adoré cette boucle de deux heures dans des wagons en bois du début du vingtième siècle.

Nous poursuivons notre traversée des montagnes dinariques. En préparant le trajet, j’avais remarqué un col de 900m difficilement contournable avec des pentes à 8-10%. J’appréhendais un peu l’ascension. Finalement avec l’aide assidue de mon coéquipier, nous avons vaincu ce col en 2 heures pour réaliser une journée à plus de 1300m de dénivelé positif. Lise aussi veut battre son record et le jour suivant, nous rejoignons la capitale serbe en 89,5 Kms. Lise est furieuse car elle voulait dépasser les 90Kms. Elle repart donc pour un tour de quartier.

Nous visitons Belgrade sous une chaleur accablante, il est temps de remonter vers le nord. Du haut de la forteresse, nous découvrons le Danube. L’arrivée dans cette ville marque un tournant dans notre voyage; nous quittons les montagnes et commençons une remontée du Danube sur 800 Kms en suivant l’eurovélo 6.

Les Serbes remportent la palme de la gentillesse. Les exemples sont nombreux. Lors d’un arrêt dans une toute petite épicerie, Matthieu repart avec des cadeaux en barre chocolatées dont la valeur dépasse celle des deux bouteilles d’eau achetées. Dans une guesthouse au milieu de la campagne, la propriétaire, ravie de nous voir arriver à vélo, nous offre un dîner complet typique serbe. Attirés par notre drapeau français, des Serbes nous accostent quasiment à chaque arrêt. Les anciens nous disent quelques mots de français ou des «Vive la France!» tandis que les jeunes nous parlent de Benzema et de Mbappé. Et dire que nous craignions des réactions hostiles en raison du bombardement peu justifié de la Serbie par l’Otan en 1999 et du contexte géopolitique actuel!