Présentations


"L'important n'est pas la destination, c'est le voyage" RL Stevenson


Ce site est un blog de voyage d'une famille à vélo. Il a principalement comme but de donner de nos nouvelles à notre famille et amis. Les visiteurs sont les bienvenus.

lundi 27 septembre 2010

Hasta la vista Canada, Buenos dias Argentina

Les journées raccourcissent très vite. Les températures chutent le soir. Le temps est pluvieux. L’automne arrive à grand pas. Il est temps de quitter le Canada. Nous nous envolons pour l’hémisphère sud où par la magie des saisons nous arrivons pour le premier jour du printemps. Cela fait un an que nous n’avons pas vu d’hiver et franchement, cela ne nous manque pas.
A Buenos Aires, nous sommes de nouveau dépaysés. Une nouvelle langue, une ville latine… nous avons l’impression de commencer un troisième voyage (après l’Asie et l’Amérique du nord). Buenos Aires ressemble aux villes d‘Europe du sud et à même certains faux airs de Paris. Les Porténos (habitants de Buenos Aires) sont des descendants d’européens et ne diffèrent guère physiquement de nous. Ils prennent Nawal pour une brésilienne et lui parle en portugais (elle attribue fièrement ce fait aux 10 mois de vélo qui ont modelé son postérieur). Nous flânons dans la ville et profitons des nombreuses démonstrations de Tango et autres spectacles de rue.


dimanche 19 septembre 2010

Jacques et Julie



Parmi tous ceux qui nous ont hébergés, Jacques et Julie méritent une place à part. Nous les avons rencontrés en Ontario, le long du lac supérieur. Jacques, nous voyant passer avec notre drapeau français, nous a invité à prendre un verre. La pause qui ne devait durer que quelques minutes s’est prolongée et 3 heures plus tard nous discutions encore. En partant, ils nous ont fait promettre de leur rendre visite chez eux à Québec, parole que nous avons tenu avec plaisir. Jacques est un professeur retraité d’histoire, d’économie et de philosophie mais est surtout un grand admirateur des lumières et un théoricien invétéré du monde qui l’entoure. Il adore discuter longuement de ses sujets favoris. J’ai pris systématiquement le contre pied de ses positions rien que pour le plaisir des discussions qui se finissaient souvent autour d’un bol de sirop d’érable. Julie, professeur de français est réservée, sensible et attentionnée. Elle a vite noué une complicité avec Nawal. Nous avons passé 5 jours avec eux à parcourir leur région à vélo puis nous sommes partis vers Tadoussac et les baleines. A notre retour, nous avons tout naturellement logé chez eux et nous avions un peu l’impression de revenir à la maison. Enfin, ils nous ont aidé dans nos préparatifs et nous ont accompagnés à l’aéroport. Nous espérons vraiment les revoir en France.

La route des baleines.

(écrit par Nawal)
Nous quittons Québec pour nous rendre dans la région de Tadoussac, lieu connu pour son regroupement de baleines dans le fleuve Saint Laurent. La fin de la tempête Earl ainsi qu’une rive nord très pentue perturbent notre expédition. Nous roulons sous des trombes d‘eau pendant 2 jours. Ma motivation commence à être sérieusement entamée jusqu'à ce que nous nous arrêtions dans un gite tenu par Pierre et Nicole, un charmant couple franco-québecois.  Ils nous offrent les billets pour la croisière aux baleines comme participation à notre périple. Mon visage s’illumine.
Nous roulons sous la pluie vers Tadoussac. Le lendemain matin, nous sommes sur le bateau, impatients d’observer ces monstres marins de plusieurs tonnes. Mais le fleuve est trop mauvais, le bateau doit se réfugier dans le fjord du Saguenay et aucun mammifère ne pointe son aileron.
Nous descendons à quai dépités.
Emmanuel me lance:
« Tu es la chargée des relations publiques. La compagnie a modifié son trajet en raison des mauvaises conditions météo, essaie de négocier quelque chose »
Quelques heures plus tard, je reviens fanfaronnante avec 2 nouveaux billets que la compagnie m’a gracieusement remis!


Nous décidons cette fois d’attendre le beau temps pour retenter notre chance!
48 h plus tard, nous voilà repartis sous un soleil éclatant.
Nous ne tardons pas à entendre le premier souffle d’un rorqual commun (+/- 20 m de long et +/- 20 tonnes) suivie d’une colonne d’eau s’élevant à plus de 4 mètres. Son dos affleure le fleuve. Il est rapidement suivi d’un deuxième dos puis par des petits rorquals.
Notre attention est détournée par des petites têtes qui s’approchent du bateau: ce sont des phoques. Plus loin, des belugas nagent en formation. Nous savourons ce moment en compagnie d’un couple de français et leur fille, qui commencent leur tour du monde de 8 mois.

Québec


Autour de nous les affiches publicitaires et les devantures de magasins sont en français. Dans la rue, les gens parlent français. Que se passe-il?
Nous sommes au Québec!!!
Après 9 mois passés hors d’un pays francophone, cela fait vraiment du bien de réentendre le français. Assis dans un bar, j’écoute les conversations autour de moi. Comme c’est facile de les comprendre! J’apprends par la même occasion mes premiers mots de québécois: le chum pour le petit copain, niaiser pour perdre son temps, barrer pour cadenasser…Nous parlons avec les gens sans aucun effort et avec plaisir.
Les québécois utilisent plein de mots anglais qu’ils francisent (stamper pour tamponner, joker pour blaguer, avoir le fun… ) mais ils n’hésitent pas à traduire le panneau stop en arrêt, le KFC en PFK (poulet frit du Kentucky) ou le ferry en traversier.
Nous déambulons dans Montréal et un petit air de France se dégage des bars sympathiques, des petits restaurants et terrasses. Les marchés regorgent de produits frais vendus à grands cris bien français. Matin et soir, nous nous régalons de baguettes, pains au chocolat, éclairs au café ou opéras.
Nous aimons la vie animée de Montréal, son bilinguisme et son ouverture mais c’est Québec que nous préférons. Québec est 100% française. Avec ses petites rues et ses murailles, cette ville a gardé l’empreinte des premiers colons français et c’est un plaisir de trouver un petit bout de France perdu dans cette Amérique du nord si anglo-saxonne.
A Québec, nous avons la joie de retrouver Julien et Marie-Clotilde (des amis expatriés aux USA) qui nous présentent leur charmant petit garçon de 7 mois. Nous passons un agréable week-end (pardon « une fin de semaine» , nous sommes à Québec!) en leur compagnie.

NB: les photos sont respectivement prises à Toronto, Ottawa et Québec

jeudi 9 septembre 2010

212 kilomètres

-  La distance entre Ottawa et Montréal est de 210 km. Tu veux faire le trajet en un jour?
 Nawal me regarde d’un œil intéressé.
- Pourquoi pas ?
-Cela sera ton cadeau d’anniversaire.
Nawal a eu 35 ans et lamentablement je n’ai rien trouvé à lui offrir. Il faut dire qu’on est 24 heures sur 24 ensemble et que les intérêts de Nawal se portent surtout sur les meubles et autres belles pièces qui sont difficilement transportables à vélo. Elle est paradoxalement celle de nous deux qui tient le plus à battre nos records de temps, distance, vitesse…(données qu’elle note consciencieusement tous les soirs dans son carnet). Cela fait déjà plusieurs semaines qu’elle veut franchir la barre symbolique des 200 km.
Elle me lance un regard courroucé.
-Ce n’est pas un cadeau!
-Comment ça « pas un cadeau»! Tu en connais beaucoup des hommes qui sont prêts à suer pendant 10 heures pour faire plaisir à leur femme? Est-ce que 10 heures d’efforts intenses ne valent pas plus que 5 minutes passées dans un magasin?
Elle éclate de rire.
-Cadeau accepté. Allons y.
Le lendemain, le challenge parait d’emblée compromis. Nous partons trop tard (9h30) et surtout le vent est en pleine face. Nous maintenons difficilement les 20 km/h. Nous sommes cependant fort motivés et ne ménageons pas nos efforts. Vers 13 heures, nous faisons notre pause casse-croute. Nous avons effectué 80 km. Nous ne nous attardons guère. Dans l’après-midi, nous nous sentons en pleine forme. Malgré le vent toujours de face, nous améliorons notre vitesse moyenne à 24 km/h. Nous sommes euphoriques, les 200 km sont à notre portée. Nous ne faisons aucune pause et filons vers Montréal. A 21 heures, à la nuit tombée, nous entrons dans Montréal. Nous nous arrêtons dans un hôtel en centre ville, fatigués mais heureux et fiers. Nous avons pédalé 212 kms en un peu moins de 10 heures à 23,7 km/h de moyenne.