Présentations


"L'important n'est pas la destination, c'est le voyage" RL Stevenson


Ce site est un blog de voyage d'une famille à vélo. Il a principalement comme but de donner de nos nouvelles à notre famille et amis. Les visiteurs sont les bienvenus.

vendredi 25 décembre 2009

Quelques chiffres

Entre Phnom Penh et Kampot, nous avons passé la barre des 1000 kilomètres parcourus en tandem. c'est donc l'occasion de faire un point chiffré.
Partis depuis 22 jours
Nombre de villes étapes: 14
Nombre de jours sans vélo: 6
Nombre de pays traversés: 2
Kilométrage moyen les jours de déplacement avec bagages : 80
Nombre de jours max dans une ville: 5 à Siem Reap (Angkor)
Kilomètres parcourus : 1090 kilomètres dont 875 avec la remorque et tous les bagages et 215 sans les bagages.
Ennui de santé : une coupure superficielle pour Nawal
Ennui digestif: aucun (il a juste fallu que nous nous habituions au riz trois fois par jour)
Engeulades: quelques unes
Bons moments: beaucoup
Kilos de bagages délestés en chemin: +/- 5 kilos (il nous en reste encore 35!)
Manu a oublié un chiffre important: notre vitesse moyenne qui est de 22 Km/h. Elle dépend beaucoup du vent qui peut nous freiner à 17 Km/h ou nous pousser à 27 Km/h et de ma forme physique qui peut nous ralentir à 15 Km/h ou nous propulser à 33 Km/h.Manu espère qu'avec l'entrainement intensif actuel, notre vitesse moyenne pourra atteindre 25 Km/h et pour cela il ne lésine pas sur les moyens: les habits s'envolent et les sacs s'affinent.

Noël au soleil



Joyeux Noël à tous. Nous sommes actuellement à Kep à l'extrème sud du Cambodge. Nous passons Noël sur une île quasi déserte avec du sable blanc, une eau turquoise et des cocotiers mais cet environnement paradisiaque ne nous empèche pas d'avoir un petit pincement au coeur en pensant à nos familles respectives. Pour nous consoler nous sommes allés manger des crabes au poivre vert la spécialité de la région. Ceux-ci se commandent dans un des petits restaurants en paille construit sur pilotis au dessus de la mer. Après avoir commandé, nous avons vu le fils de la tenancière aller chercher les crabes dans des casiers juste sous nos pieds. Fraicheur garantie! Ces crabes sont un vrai régal. Demain nous passons au Viet Nam pour aller sur l'île de Phu Quoc

Phnom Penh






Un couple d’expatriés très sympathiques rencontrés à Siem Reap nous avait prévenu « vous allez être déçu par Phnom Penh, c’est une ville sans grand intérêt et à haut risque de vol ». Sur le coup, mon enthousiasme avait été refroidi, moi qui m’imaginais voir l’ancienne ville coloniale française avec son charme mystérieux qui l’avait fait surnommé « la perle cachée de l’Asie ». Notre première impression en entrant dans la ville, est que Phnom Penh est une capitale relativement peu développée, aucun haut building, pas de gratte ciel, pas de voie rapide, pas de pont suspendu et pas de quartier d’affaires avec des businessmen en costume. Il y a bien un quartier à touristes le long du fleuve, là où sont tous les hôtels, bars et prostituées mais c’est à peu près tout. Circuler en vélo n’est pas difficile, il y a peu de voitures et aucun embouteillage. On est à l’opposé de Bangkok ou Singapour, en fait cette ville ressemble un peu à Vientiane (capitale du Laos). Nous avons passé deux jours dans cette ville et outre la pagode d’argent (pagode royale recouverte de 5000 dalles d’argent de 1 Kg chacune) et le magnifique musée national, le site qui m’a le plus marqué est sans aucun doute le lycée Tuol Sleng. Ce lycée a été utilisé par les khmers rouges comme prison et lieu de torture. Rebaptisé S21, il a accueilli plus de 17000 personnes qui ont toutes été exécutées (soit un rythme de 100 exécutions par jour). Les exécutions se faisaient au gourdin pour économiser les balles. Les lieux sont restés intacts. Dans les pièces sont encore présent le lit en fer des prisonniers, leurs ustensiles et au mur sont collés les photos des cadavres trouvés par les Vietnamiens (qui ont chassés les Khmers rouges) sur ces mêmes lits . On a vraiment l’impression que les lieux ont servi hier. Le sentiment d’horreur qui s’en dégage est accentué par la banalité des lieux (un lycée comme il y en a des centaines) et sa situation au beau milieu de la ville. D’autres pièces sont remplis des photos des prisonniers que faisaient les geôliers à l’entrée au S21 et parfois après une séance de torture. Des hommes, des femmes et des enfants sont présents sur ces photos et nous regardent.
J’ai lu plusieurs livres sur les khmers rouges pour comprendre pourquoi un peuple
a exterminé les siens et pour connaitre l’idéologie qui justifie un pareil massacre (près de deux millions de morts soit 20% de la polulation!). J’ai ainsi appris avec tristesse que les responsables khmers rouges avaient été formés par le parti communiste français. La folie khmer rouge est la dérive d’idées magnifiques sur le papier mais destructrices en réalité. Elle découle de la prise du pouvoir par des gens incompétents, incultes et inconscients. Mais surtout elle révèle les instincts de mort et la sauvagerie présents en chacun de nous. Le livre « le portail » est à ce titre très informateur car l’auteur a connu Douch (le responsable de S21) lorsqu’il était jeune et nous décrit un homme plein d’humanité et de justice avec déjà cette part sombre qui se révelera plus tard et en fera un des plus grands bourreaux du vingtième siècle.
Dans les visages de Tuol Sleng, qui n’attendent que la torture et la mort, nous pouvons y lire du desespoir, de la tristesse ou de la résignation. Je sais que ce n’est pas nous que ces yeux regardent mais le bourreau qui a pris la photo il y a 30 ans cependant cette troublante superposition renforcée par notre forme physique excellente et notre certitude de bientôt sortir de cet endroit de mort pour aller prendre une bière me laisse un goût amer.
Je repense souvent aux visages de Tuol Sleng.

Skun

Ce matin, nous nous sommes levés à notre habitude vers 6H30. Après la corvée de faire nos sacs (fait et défait quasiment tous les jours), nous sommes allés vers une petite gargotte pour prendre notre petit déjeuner qui a consisté en un café fortement dosé en lait concentré et une soupe de nouille. Ce petit déjeuner est calqué sur les habitudes locales. De toute façon nous n'avions pas le choix car dans cette petite ville où personne ne parle anglais, il fut impossible de trouver un petit déjeuner européen ou un café buvable sans lait concentré. Nawal a eu plus de mal avec la soupe de nouille à 7 heures le matin dans laquelle flottent des morceaux de viande indeterminés et a préfèré quelques fruits et gateaux. Un peu avant huit heures, nous sommes partis sur Passe-partout. Le vent était favorable, nou filions a 25 kilomètres heures.
Au bout d'une heure, nous avons croisé un vieux Cambodgien en vélo nous faisant signe de nous arréter. En fait, il s'agissait d'un anglais de 72 ans. Je l'avais d'abord pris pour un cambodgien en raison de son accoutrement très simple et de son vélo presque aussi agé que son propriétaire muni de sacs ressemblant à tout sauf à des sacs de voyage. L'anglais nous raconta qu'il voyage seul à vélo au moins 4 mois par ans en Asie et ceci depuis plus de 10 ans. Il dort à la belle étoile dans un hamac. Son étape du jour est de plus de 80 kilomètres. Tout dans son attitude respirait une sorte de sérénité et un sourire illuminait son visage. Il s'agissait d'une sorte d'ermite cycliste.
Si à son âge, je suis capable de me passer de tout confort et de partir sur les routes à vélo, je crois que j'aurais atteint ce détachement si particulier que peu d'hommes savent trouver et qui conduit au bonheur.
Décidément, les cyclistes rencontrés se suivent mais ne se ressemblent pas.

dimanche 20 décembre 2009

Kompong Tom

Après deux jours de voyages, nous arrivons à Kompong Tom qui est une petite ville sans intérêt à part celui d’être à proximité du plus grand ensemble cambodgien de temples pré- angkoriens. J’étais en train de bricoler mon vélo au milieu du hall de l’hôtel entouré de 3 cambodgiens curieux quand je vois arriver un vélo de course suivi d’une remorque Bob yak (la même que la notre) et monté par un américain tout droit sorti du tour de France. Pour comprendre ma surprise, il faut savoir que les rares cyclistes rencontrés en chemin avaient des vélos de voyages solides bardés de bagages et un aspect un peu routard bref à l’opposé du vélo de course avec des pneus ultra fins et des chaussures rigides à pédales automatiques qui se tiennent sous mon nez. Chris (le prénom de l’américain) m’explique qu’il vient de faire les 165 Km depuis Siem Reap (que nous avons mis 2 jours à faire).
Nous allons prendre une bière et dîner avec ce charmant énergumène qui fait le tour de l’Asie du Sud-est en deux mois et demi à près de trente kilomètre heure de moyenne. Le lendemain nos chemins se séparent. Nous allons visiter les temples tandis que lui fonce vers Phnom Penh (encore une étape de plus de 160 Km!).
Les temples pré angkoriens sont situés au bout d’une piste plutôt défoncé de 30 km (les fesses de Nawal s‘en souviennent). En fait le site est plutôt mal en point car si les vestiges du 7 ème siècle ont bien résisté aux 13 suivants, ils ont eu plus de mal avec les dégradations systématiques des Khmers rouges et les cadeaux descendus du ciel des américains et de leurs B52 (ils ont lâché plus de bombes en 4 ans sur l’est du Cambodge qu’il n’y en a eu d’utilisées pendant la seconde guerre mondiale tous pays confondus). Le site est donc parsemé de cratères de bombes et d’éclat d’obus. Notre visite n’en a pas moins été fort instructive notamment grâce aux explications de notre guide et à ses efforts pour parler français (il apprend tout seul dans un dictionnaire). En échange d’une petite leçon de français, il nous a appris nos premières phrases khmères.

Bantea Srey



Au cours d’une discussion avec la femme qui tient notre guesthouse, celle-ci nous dit que le plus beau temple est celui du Bantea Srey. Le Lonely Planet le décrit effectivement comme le joyau de l’art Angkorien (il serait dommage de passer à côté!). Quelques lignes plus loin, j’apprends que c’est dans ce temple que Malraux a dérobé des sculptures avant de se faire prendre à Phnom Penh. C’est décidé, il faut absolument que je vois ce temple. A moi l’épopée sauvage et romantique si bien décrite dans « la voie royale », à moi le temple perdu environné de jungle sauvage et dangereuse.
Mais il reste un petit problème pratique: le temple est situé à 35 km de Siem Reap soit 70 km aller retour.
Moi  « On y va en Tuk-Tuk? »
Nawal « Pourquoi on irait pas en vélo? »
Moi « 70 km pour voir un temple ca ne rebute pas? »
Nawal «  70 km sans les sacs et la remorque, ça va être de la rigolade et puis on fait bien au moins 30 km par jour depuis qu’on est à Angkor, ça fera juste le double. »
Ainsi nous sommes partis à l’aventure en vélo pour voir le mythique temple de Malraux. En fait je pense que Malraux a quelque peu exagéré et romancé son épopée car le chemin pour aller au temple est en fait une gentille petite route circulant à travers les rizières et bordé d’habitations traditionnelles. Les seuls sauvages rencontrés sont des enfants de tous âges courant vers nous armés de leur sourires et nous décochant des « Hello » au passage. Quant au temple, magnifique s’il en est par ses fines sculptures, son seul danger se trouve dans la prolifération incontrôlée de touristes japonais (danger, il est vrai inconnu à l’époque de Malraux).

d'autres photos d'Angkor










A la découverte d'Angkor






Je prends la plume pour faire le guide touristique de la huitième merveille du monde: les temples d’Angkor. Une fois munis de notre ticket pour trois jours, nous nous concertons avec Emmanuel pour savoir dans quel ordre nous allons procéder : faut-il commencer par les temples les plus connus ou au contraire les garder pour la fin? Evidemment nous ne sommes pas d’accord : moi petite impatiente que je suis, fourbue après une étape de 110km, je veux enfin voir Angkor Vat, Emmanuel préfère aller à la découverte des temples moins connus. Après négociation et gain de ma cause, nous enfourchons passe-partout à toute vitesse pour partir à la découverte d’Angkor Vat que je rêve de voir depuis que j’ai visité « My son » au Vietnam. Enfin notre regard se pose sur ce monument: il est impressionnant par sa taille et mérite son titre de plus vaste édifice religieux du monde. En pénétrant dans ses entrailles, nous découvrons une extraordinaire série de bas reliefs dépeignant très souvent des scènes de bataille de l’époque ou encore des représentations religieuses issues du Ramayana hindou. Emerveillés, nous allons à la découverte du deuxième grand centre d’intérêt d’Angkor, à savoir la cité fortifiée d’Angkor Thom qui couvre 10 km2 et qui aurait à son apogée abritée près d’un million d’habitants. L’un des plus beaux éléments de cette cité est le Bayon: de loin, il ressemble à un tas de décombres et une fois que l’on a pénétré dans le temple, la magie opère! On s’aperçoit en fait que ce temple est constitué d’innombrables tours ornées de visages: 216 visages monumentaux aux sourires énigmatiques nous entourent de toute part. Tout dans cette cité atteste du génie des anciens khmers: - des portes immenses tournées chacune vers un point cardinal, hautes de 20 m et ornées de visages, percent les remparts. - une énorme terrasse de plus de 300 mètres de long appelée « terrasse des éléphants » avait été construite pour servir de tribune géante pour le roi lors des cérémonies publiques. Moins connu, le Ta Prohm est un temple volontairement abandonné à la jungle, donnant ainsi une bonne idée de l’aspect des monuments lors de l’arrivée des premiers explorateurs européens. Il ressemble actuellement à un ensemble de tours et de murs croulants qui ne tiennent plus que grâce aux arbres, à l’entrelacs des racines et à des charpentes en bois servant d’ossature interne.

Sisophon- Siem Reap

Nous nous sommes levés tôt le cœur vaillant et nous avons avalé les 110 Km sans difficulté malgré un vent contraire. Nos muscles commencent à se faire à l’exercice quasi quotidien du vélo et surtout nous sommes stimulés par le paysage qui se déroule sous nos yeux. Contrairement à la Thaïlande, ses larges routes et ses paysages peu intéressant, le Cambodge nous montre des nationales ressemblant à nos petites départementales, un traffic moindre et lent (les chariots de buffles sont légions) et surtout un paysage de rizières à perte de vue. Partout les paysans s’affairent pliés en deux à repiquer le riz (ce qui ne les empêchent pas de nous faire un signe de la main à notre passage). D’autres pèchent en lançant d’un geste adroit un filet qui forme une rosace dans l‘air avant de toucher l‘eau. Je suis heureux car ce sont exactement les images qui m’ont accompagnées pendant toute la préparation du voyage. Pédaler dans ce paysage nous fait oublier la chaleur et l’humidité.

jeudi 10 décembre 2009

Aujourd’hui, 9 décembre, nous passons la frontière cambodgienne. Nous quittons déjà la Thaïlande sans en avoir vu les principaux sites (déja fait lors d’un précédant voyage). Au poste frontière les douaniers nous disent qu’ils n’ont jamais vus cette sorte de bicyclette au Cambodge (nous ne sommes pourtant pas les premiers à avoir fait le Cambodge en tandem). Les Cambodgiens, peuple avenant, souriant et très bavard, nous posent 36000 questions sur le tandem. La question la plus fréquente est son prix. Notre réponse est toujours hésitante face à ces habitants du 151 ème pays le plus pauvre du monde sur 163 (juste devant la Mauritanie) et qui ont un revenu moyen qui se compte en centaines de dollars annuels. Nous divisons tous les prix par 10.
Demain nous nous lèverons à 6 heures pour 110 kilomètres. Il faut dire que nous sommes motivés, en effet, nous prenons la direction d’un site dont le nom mille fois entendu et lu dans les livres de voyages nous attire depuis de nombreuses années… Angkor.

Premiers kilomètres

Les premiers vrais tours de roues sont difficiles. La chaleur associée à l’humidité rend les efforts physiques très inconfortables. Nawal qui voulait profiter de cette année sabbatique pour faire grasse matinée tous les jours en sera pour ses espérances, il nous faudra se lever à 6 heures pour profiter de la fraicheur du matin pour pédaler. Nous sommes également beaucoup plus chargés que lors de notre voyage d’Avignon à Barcelone et cela se ressent sur la moyenne kilométrique. Alors tels de petits poucet nous laissons dans les hôtels tout le superflu qui jusqu’alors était indispensable. La notion d’importance des objets évoluant au fil du temps, chaque hôtel reçoit son petit cadeau. Dans quelques temps nous pourrons enfin voyager avec le juste nécessaire c’est-à-dire presque rien. Une certaine jouissance m’envahit dès que je me sépare d’un objet et si Nawal n’était pas là la plupart de nos affaires se réduirait à un petit sac à dos.

Sortie de Bangkok




Les autoroutes, voies rapides et rocades diverses ne nous tentant pas, nous avons décider de quitter Bangkok par train. Après avoir remonté le tandem dans la chambre d’hôtel, s’être aperçu avec grand plaisir que rien ne manquait et que tout était intact, nous voilà partis pour la gare. La première sortie de notre tandem dans Bangkok ne passe pas inaperçu, les voitures nous klaxonnent, les gens nous montrent du doigt en riant et d’autres en nous encourageant. Ces manifestations de sympathie et d’encouragement se répéteront d’ailleurs pendant tout notre trajet en Thaïlande (Nawal a mal au bras à force de répondre aux "Hello" et nous ne comptons plus les gens qui nous photographient au passage). Malheureusement les agents admninistratifs thailandais n’ont pas plus été confrontés à un tandem que le quidam et dans une logique toute administrative, ce qui sort un tant soit peu de la routine se voit souvent opposer un refus. Ainsi les premiers agents ferroviaires, nous refusent l’accès à bord du train. Il nous a fallu attendre 3 heures et un agent compréhensif pour embarquer Passe-partout (c’est le nom un peu ironique avec lequel nous venons de baptiser notre tandem). Celui-ci ne rentre dans le train (plus étroit que les trains français) qu’à la condition de le faire passer par la fenêtre. Au fur et à mesure que le train traverse les banlieues, il se remplit pour ressembler au final au métro parisien aux heures de pointe. J’ai quelques inquiétude sur la façon de pouvoir libérer Passe-partout de cette marée humaine une fois arrivé à destination. Finalement, il sort porté en l’air par dix hommes et arrive sur le quai accompagné de notre carriole et de tous nos bagages, ouf!

Bangkok


Notre hôtel est dans Chinatown qui est le quartier que je préfère à Bangkok. C’est un quartier perpétuellement embouteillé où résonnent des grands coups de klaxon. Mais le spectacle est surtout sur les trottoirs qui empiètent sur la rue. Ceux-ci sont tenus par une myriade de petites échoppes qui vendent tout et n’importe quoi. En s’enfonçant dans les ruelles, on tombe dans un véritable labyrinthe de boutiques dégorgeant leur marchandises dans la rue au point de ne plus pouvoir passer à deux de front. Ajouter à cela un vacarme assourdissant, une agitation fébrile, et des odeurs allant de la plus douce à la plus infecte et vous aurez une bonne idée de l’ambiance de ce quartier. Le soir, la rue se rétrécit encore sous l’invasion des échoppes ambulantes proposant toute sorte de nourriture. Des tables et chaises en plastique complètent le tableau et permettent de s’assoir un moment pour déguster un plat commandé par signes avec la surprise du contenu réel de l’assiette.

Arrivée à Bangkok

Ca y est! On est en Asie. Maintenant, il reste à récupérer le vélo, voir dans quel état il est et combien cela va encore nous coûter. Nous errons donc dans l’aéroport de Bangkok à la recherche de quelqu’un qui aurait des informations su l’endroit où récupérer les objets venus par fret. Après avoir apris que le fret se disait cargo (prononcez KAAGO) et s’être rendus dans la zone appropriée, nous apprenons que les vélos sont soumis à des taxes d’importation de 30% de leur valeur. Il nous font donc débourser près de 400 euros (on avais déjà menti sur le prix réel) avec les frais de maintenance… Et dire qu’à la sortie de l’avion, j’ai vu 2 personnes récupérant tranquillement leur vélo qui étaient dans la soute et passer sans encombre la douane!
Après plus d’une heure de discussion et un départ de notre part en disant qu’à ce prix là, ça nous couterait moins cher d’en acheter un neuf à Bangkok, le prix a été réduit à son plus strict minimum (140 euros tout de même) mais à ce prix là, il faut attendre que l’officier des douanes s’en aille et patienter dehors. 3 heures plus tard, une petite camionnette nous rejoint sur le parking avec le carton du tandem complètement ouvert (inspection douanière). Il ne nous reste plus qu’à racheter du scotch et essayer de ne pas perdre de pièces si ce n’est déjà fait. Après tout ça, trouver quelqu’un pour nous amener à notre hôtel avec cet énorme carton n’a été qu’une simple formalité. Enfin nous allons pouvoir dormir.

mercredi 2 décembre 2009

Trajet Asie du sud-est


Pour ceux dont la géographie de l'Asie est approximative, voici une carte simplifiée pour comprendre notre trajet.

Air Berlin

Premier décembre, enfin nous nous envolons, enfin c’est-ce que je croyais avant que l’employé d’Air Berlin ne nous annonce qu’elle ne peut pas nous enregistrer car nous n’avons pas de billet retour! Pourtant j’avais contacter l’ambassade de Thailande qui m’avait confirmé qu’ils acceptaient les Français sans visa et sans billet retour s’ils s’engageaient à rester moins de trente jours sur le territoire. J’essaye d’explique cela à ce f… employé d’Air Berlin qui reste sourd et me lie une circulaire interne d’Air Berlin. « Le règlement est le règlement » et les allemands ont une réputation qui n’est pas usurpée en la matière. Je ne peux même pas lui dire d’appeler l’ambassade de Thailande car il est 6 heures du matin. Pour prendre l’avion, il me propose un billet retour à 800 euros! Là j’avoue que j’ai du mal à garder mon calme. On est à une heure du départ de l’avion et je dois me débrouiller pour trouver un billet retour. Pour couronner le tout cette andouille n’a même pas de connexion internet! Je cours dans l’aéroport et arrive à trouver un billet Thailande-Cambodge pour deux pour 200 euros (que j’essaierais de me faire rembourser). Décidemment, si l’argent file aussi vite, ce n’est pas un voyage de 1 an mais de 3 mois que nous allons faire. Et dire que Simon me chambrait au téléphone en imaginant ce qui pourrait encore nous arriver!

tandem et avion

Les galères commencent. Je savais que le transport d’un tandem en avion était chose difficile. Je m’y étais préparé et j’avais envoyé des mails à une dizaine de compagnies aériennes à ce sujet. Parmi le peu de réponses positives, j’avais choisi Air Berlin qui offrait un tarif avantageux. J’avais donc pris mon billet avec cette compagnie via ebookers. Le vol est un Paris Bangkok avec une escale à Düsseldorf. 5 jours avant de partir et alors que je suis en plein déménagement, coup de téléphone d’ Air Berlin « Monsieur nous pouvons transporter votre tandem de Düsseldorf à Bangkok mais pas de Paris à Düsseldorf car l’avion est trop petit ». Il s’ensuit une petite hausse de ton au téléphone avec comme toute réponse d’ Air Berlin « envoyez une réclamation à notre service client, nous ne pouvons rien pour vous ». Bien sûr les billets d’avion ne sont pas remboursables. Me voila bien, je peux partir mais pas le tandem. Je regarde comment rejoindre Düsseldorf en train avec le tandem et il s’avère que c’est impossible. Il faut que je fasse appel à la Sernam connu pour ses retards légendaires alors que je n’ai que 6 heures à Düsseldorf pour récupérer mon vélo. Il ne me reste plus qu’une solution, envoyer le tandem par fret directement à Bangkok. Les premières entreprises contactées m’annoncent un devis de 6000 euros…… ARGH…… mon voyage en tandem s’effondre sous mes yeux. Je passe une nuit difficile et le lendemain j’emploie la journée à contacter toute les entreprises de fret de Roissy. Pour diminuer le volume du tandem (source de coût), je le démonte complètement en laissant le cadre à nu. Il ya des pièces partout dans la pièce! J’emballe le tout le plus soigneusement possible dans un carton le plus petit possible (167x63x27cm). Au bout du compte après des heures au téléphone, j’arrive à envoyer le vélo pour 300 euros. Pour ce prix, je dois l’apporter directement dans les zones de fret de Roissy. Cela tombe bien, je dois déménager à Paris le lendemain…. Sauf qu‘avec tout ce temps perdu, le déménagement n’a pas avancé, la nuit sera courte.

Grande surprise

Mercredi 18 novembre: grande surprise et beaucoup d’émotion. Je suis invité par Gilles mon chef de service à diner chez lui. Certes je me doutais d’une petite surprise (un peu éventé par Gilles). Je pensais que la fine équipe serait présente soit 7-8 personnes. Au dernier moment Gilles m’annonce que la soirée ne serait pas chez lui mais dans un restaurant à cause d’un empêchement de sa femme. Cela me conforte dans mon impression, on va passer une petite soirée tranquille à une table de restaurant. Mais lorsque j’arrive au restaurant, le choc… plus de 50 personnes sont présentes et m’accueillent sous les applaudissements. Je me suis cru le héro d’un film américain! La quasi-totalité de la maternité était présente tout corps de fonctions confondus. J’étais très ému. Je ne savais pas que mon projet de voyage était suivi par autant de monde (quoique c’était mon quasi unique sujet de discussion). Bref moment inoubliable pour moi où je me suis senti apprécié et soutenu par toute une équipe et malgré mon peu d’expérience professionnelle, je sais déjà que c’est une chose suffisamment rare pour ne pas vous en être tous reconnaissant. Je vous emporte tous un peu avec moi en voyage matérialisé par ce Bidon d’eau signé par toute cette merveilleuse équipe.

préparation au déménagement

« C’est bizarre, je pensais qu’à 15 jours du départ, votre appartement serait déjà rempli de cartons » , cette phrase est de Mehdi , le frère de Nawal et effectivement aucun cartons n’est encore fait. Ceci dit nous n’avons pas chômé, nous passons notre temps à être invité par nos amis qui veulent tous nous voir avant notre départ. Nous sommes donc allé à Strasbourg, Grenoble, Paris et Annecy. Rajoutons par dessus tout ça un semi-marathon et une semaine de surf au Maroc et l’on obtient un appartement où tout est parfaitement rangé… dans les placards. « Bon ne nous emballons pas, un déménagement, c’est fait en une semaine». Grave erreur car non seulement notre appartement est rempli de choses accumulées et non triées mais en plus, nous ne faisons pas un déménagement mais trois. En effet, pour plus de facilité (sic) nous laissons nos affaires à trois endroits différents Paris, Strasbourg et Dijon. Nous avons du travail sur la planche!