Présentations


"L'important n'est pas la destination, c'est le voyage" RL Stevenson


Ce site est un blog de voyage d'une famille à vélo. Il a principalement comme but de donner de nos nouvelles à notre famille et amis. Les visiteurs sont les bienvenus.

vendredi 23 juillet 2010

The Canadian’s Rockies








La route 93 traverse les parcs nationaux de Banff et de Jasper sur 230 km. Fièrement les Canadiens proclament qu’elle est la plus belle route du monde. Il est amusant de constater que chaque pays a sa plus belle route du monde. Elle est néanmoins bien jolie. Elle chemine entre 1400 et 2100 mètres d’altitude dans un paysage grandiose. Les glaciers sont légions (25 dont 3 majestueux), ainsi que les lacs, torrents et cascades. Les animaux sauvages sont abondants et peu craintifs. Nous avons croisé des wapitis (grands cervidés), des mouflons, des coyotes, des renards, quantité d’écureuils, marmottes, des oiseaux inconnus et bien sûr des ours. Les emplacements autorisés de tente sont souvent au bord de lacs ou de torrents et la beauté de l’endroit fait oublier que pour la plupart, ils n’ont même pas de douche. En chemin, nous rencontrons des cyclistes allemands puis des hollandais avec lesquels nous faisons un bout de route. Nous les retrouvons au camping le soir. La rencontre qui nous a le plus surpris est celle d’un couple de suisse sur leur tandem. Au cours de la discussion, il m’apprend qu’il a 80 ans et sa compagne 65. J’étais tellement incrédule devant son excellente forme physique (cf photo) que je lui ai fait répéter trois fois son âge jusqu’à ce qu’il me demande avec un œil malicieux si je veux voir son passeport. Ils voyagent 5 semaines par an en tandem depuis 30 ans. Ils ont parcouru 75000 km sur le globe. Je serai bien heureux si je pouvais moi aussi gravir des cols à plus de 2000 m en tandem à l’âge de 80 ans.

Les warmshowers







Cela fait maintenant 15 jours que nous sommes au Canada et nous nous y sentons bien. Nous avons passé une période de transition désagréable après l’Asie. D’un pays où le dépaysement et l’étonnement survenaient pour chaque détail de la vie quotidienne, nous sommes passés à un pays si semblable au notre. La société de consommation et ses excès nous sautaient aux yeux. Tous les prix nous semblaient exorbitants. Nous n’étions plus des extra-terrestres mais des gens lambdas auxquels plus personne ne prête attention.
Actuellement, nous prenons goût à voyager dans un pays où les gens nous ressemblent tant. Nous apprécions surtout le plaisir de pouvoir communiquer. Les warmshowers sont une excellente source d’échange. Reçus dans l’intimité des gens, nous partageons avec eux un moment de vie. Ainsi, nous avons logé chez un soixantenaire hyper actif ayant fait des voyages à vélo dans les années 70, chez une mère de famille ayant fait du cyclotourisme en Europe et en plein entrainement pour l’iron man, dans une famille de fermier dont le père fan de vélo à bien du mal à convaincre sa famille et projette par dépit de partir tout seul à vélo…Ils ont tous avec nous un point commun, la passion du vélo. Ils comprennent d’emblée nos désirs et nos besoins. Nous parlons de nos voyages, nos projets et partageons nos plus belles photos. Ces échanges, si enrichissants sont exactement ce qui nous a le plus manqué lors de notre voyage en Asie.

dimanche 11 juillet 2010

Les ours noirs




-Regarde, cet emplacement est idéal pour camper.
Nous sommes dans le parc national de Manning. Nous avons 1800 mètres de dénivelés positifs dans les jambes et recherchons un endroit calme pour la nuit. L’emplacement est à l’écart de la route, plat, juste à côté du torrent avec de l’herbe moelleuse … et avec une tache noire qui bouge. C’est un ours noir qui est tranquillement en train de manger des baies sauvages. Il est à 20 mètres de nous et semble totalement indifférent à notre présence.
-Bon, on va peut-être abandonner l’idée du camping sauvage et se rabattre sur un camping officiel
-Oui. Au moins on sera sûr de ne pas partager l’espace avec un ours.
20 km et un col plus loin, nous sommes enfin arrivés dans un camping. Il y a plusieurs caravanes et de nombreuses voitures, l’endroit nous semble plus sécurisant.
A 6 heures du matin, j’entends un bruit. Il s’agit d’un ours noir en train d’éventrer notre sac plastique contenant la boîte de sauce tomate utilisée pour les pates de la veille. J’ avais eu la flemme de traverser tout le camp pour la jeter et l’avais juste mise dans un sac plastique à 5 mètres de la tente. J’entrouvre la tente et l’ours au bruit de la fermeture éclair prend la fuite. Nous rions pendant 5 minutes avec Nawal de cette aventure quand nous entendons un bruit sourd et sentons le sol trembler. C’est l’ours qui passe juste à côté de la tente. Une épaisseur de toile nous sépare. Nous entendons sa respiration d’autant plus distinctement que la notre est coupée. L’ours se dirige de nouveau vers la boîte de conserve et entreprend tranquillement de lécher l’intérieur. Nous l’observons pendant un long moment. Nous ne sommes pas effrayés mais plutôt amusés par cet ours qui semble si placide avec toute cette sauce tomate sur le museau. Nawal plaisante
-si j’avais su, je n’aurais pas fait la vaisselle hier. Il semble vouloir tout nettoyer.
Après le départ de l’ours, nous nous promettons de ne plus jamais laisser la moindre trace de nourriture dans ou en dehors de la tente.

De Seattle à Vancouver





Nous passons une semaine à Seattle, chouchoutés par Fred. Nous nous régalons de ses bons petits plats (que c’est bon la nourriture française après 6 mois en Asie). Nous en profitons également pour acheter tout le matériel pour camper car les hôtels sont chers au Canada (pauvre Fred qui a du faire la tournée de tous les magasins de camping de Seattle!). Sacs de couchage, tente, matelas, réchaud, casseroles rejoignent donc notre barda nécessitant des sacoches et portes bagages supplémentaires. C’est donc chargés comme jamais que nous reprenons la route. Notre première étape est Vancouver. Nous avons prévu de loger chez Andrew et Amanda. Ils sont membres de warmshower qui est une association de cyclistes proposant un hébergement réciproque. Nous arrivons fort tard chez eux après une longue étape. Ils nous reçoivent très gentiment. Passepartout trouve sa place dans le salon en compagnie de 4 autres vélos (en tout ils en ont 8 pour 2 personnes.… je ne suis pas le plus fêlé!). Nous sympathisons d’emblée avec ce couple très sympathique qui nous fait visiter Vancouver à bicyclette. Vancouver est une ville très agréable, placée entre mer et montagnes où 10% de la population se déplace en vélo. Le lendemain, ils nous emmènent à Whistler, la station de montagne hôte des derniers JO. Nawal découvre les joies du pur vtt (avec quelques chutes et bosses à la clé). Nous passons deux jours très agréables avec eux. Nous restons deux jours de plus à Vancouver chez d’autres membres du warmshower habitant une grande maison avec 5 jeunes colocataires. Dans l’entrée il y a 7 vélos! Nous avons beaucoup aimé la qualité de vie de Vancouver.

samedi 3 juillet 2010

Seattle


Cela fait deux heures que nous sommes à l’aéroport de Seattle en attendant Frédéric (mon autre frère). Nous sommes fatigués après 15 heures de vols et n’avons aucun moyen de joindre Frédéric. Viendra-t-il? S’est-il trompé d’heure, d’aéroport? Nous nous sentons un peu perdu dans cet aéroport au milieu d’américains en voyage. Nos repères sont bousculés après six mois en Asie. Rien ne nous différencie désormais des autres voyageurs. Je ne dépasse plus tout le monde d’une tête et personne ne nous regarde en souriant. Personne ne vient nous parler pour nous dire welcome in China suivi de 5 minutes de phrases en chinois auxquelles nous ne comprenons rien. Nous avons un pincement au cœur de ne plus être en Asie. Où sont passés les sourires, la gentillesse et la politesse chinoise? Nous allons nous réconforter en achetant 2 cookies. Quoi! 4 dollars pour deux cookies! Euh, on peut payer en yuan?
Devant nous, défilent des américains obèses tirant des énormes valises qu’ils engouffrent dans des monstrueux 4x4. Nawal échafaude une théorie: ils sont obèses donc ils ont des énormes valises pour mettre leurs grands vêtements, donc des voitures gigantesques pour transporter leurs valises, des garages grands comme un appartement pour garer leurs voitures… Nawal en est là de ses réflexions philosophiques quand j’entends une voix au haut parleur « Mr DG, please call the 911 ».
C’est Fred qui me fait appeler par haut parleur n’arrivant pas à me trouver. Nous tombons dans les bras l’un de l’autre, heureux de nous retrouver après une si longue absence.

En route pour les amériques

Initialement, nous avions prévu 6 mois de vélo en Asie suivi de 6 mois en bus en Amérique du sud. Actuellement, nous ne n’avons plus aucune envie de passer de trop longues heures entassés dans des bus pour aller de ville en ville sans rien voir des campagnes et des paysages. Le voyage à vélo nous plait tant que nous avons envie de le poursuivre. Juillet-aout n’étant vraiment pas la bonne saison (hiver) pour voyager en Amérique du sud, nous décidons de changer nos projets et de visiter le Canada. Nous avons adoré les grands espaces montagneux du Sichuan-Tibet et nous attendons avec envie ceux du Canada. Cerise sur le gâteau, Frédéric (mon autre frère) habite à Seattle depuis 6 mois. C’est une très bonne occasion d’aller le voir. C’est décidé, notre traversée du Canada commencera à Seattle!

L’aéroport de Beijing





Nous sommes de bonne heure à l’aéroport. Nous sommes anxieux en raison de notre dernière expérience de transport aérien du vélo (voir début du blog). L’employé d’Air Canada commence par nous dire que notre vélo est trop grand pour être embarqué. Nous avions choisi Air Canada en raison des dimensions acceptées et appelés 3 fois pour être sûr qu’il n’y aurait pas de problème. Une coulée de sueur passe sur mes tempes quand je remesure avec son chef le carton pour lui démontrer qu’il rentre dans les critères de la compagnie. D’un signe de tête, il acquiesce et du coup ne nous fait payer que 40 euros en oubliant notre excédent de poids. Ouf on s’en tire bien!
-Mais pourquoi l’avion ne décolle-t-il pas?
Au bout d’une heure, le pilote nous explique que la cargaison est trop volumineuse et qu’ils doivent la refaire. 40 minutes plus tard, une annonce au micro « notre chargement étant trop lourd, nous devons recalculer notre plan de vol». Encore 40 minutes plus tard une troisième annonce, « nous sommes toujours trop lourds et devons nous défaire d’une partie de la cargaison ».
Je regarde les machinistes extirper des cartons des soutes de l’avion en attendant fébrilement une quatrième annonce « M. de Gournay, votre tandem est trop lourd, nous le laissons en Chine ». Mais non, aucune annonce et les cartons retirés sont des cartons de fret. Nous pouvons enfin partir avec 3 heures retard. Je m’endors rapidement épuisé par ces émotions.

Au revoir la Chine!




(écrit par Nawal)
Notre voyage en Asie touche à sa fin! Nous avons 5 jours devant nous pour organiser le transport de Passepartout et visiter les principaux sites touristiques. Nous arpentons la ville à la recherche de pièces pour le vélo, de cartons d’emballage, de papier bulle…
-  Manu, comment dit-on papier bulle en mandarin?
- ???
Après avoir trouvé ce dernier et traversé la ville avec chacun notre carton de vélo sur la tête, Manu s’attelle à rendre le vélo transportable! A la fin de la journée, Passepartout ressemble à un amas de pièces détachées! Enfin, il est emballé, pesé et mesuré. Nous faisons 3 fois les bagages mais nous avons toujours un excédent de 15 kilos. Nous devrions payer entre 150 et 250 dollars pour le vélo et le surpoids.
L’esprit libre, nous pouvons enfin visiter Beijing.
Nous commençons par le Palais d’été qui est un domaine immense comprenant un lac, des jardins, temples et galeries, construit pour épargner l’empereur de la chaleur étouffante de la ville en été. Le site grouille de touristes chinois qui ont 3 jours de vacances.
Nous visitons la Cité Interdite sous une pluie battante. La cité, dédale de palais aux toits ourlés de dragons est une vraie merveille!
Le dernier jour, nous parcourons quelques kilomètres sur la grande muraille. Elle reste très impressionnante même si les tronçons visitables ont été complètement refaits et si elle est beaucoup moins grande que les Chinois ne le laissent entendre.
Ce cadre somptueux sera la dernière image de notre séjour en Asie!
En revenant, nous sympathisons avec un jeune sommelier chinois. Nous passons avec lui notre ultime soirée en Chine.