Présentations


"L'important n'est pas la destination, c'est le voyage" RL Stevenson


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mardi 7 décembre 2010

20000 kilomètres


Beaucoup de cyclistes se donnent des buts à atteindre: aller de Anchorage à Ushuaïa, de Bangkok à Paris… Nous n’avions pas de tels objectifs. En un an, nous avons roulé sur les chemins du monde au gré de nos envies et de nos désirs en faisant fi du kilométrage et avec souvent d’énormes détours. Cependant, lorsque nous avons prévu le trajet pour les dernières semaines, nous nous sommes aperçus que nous allions arriver à un total cumulé de distance de 19700 kilomètres. Nous trouvions dommage de passer à côté du chiffre symbolique des 20000 km. Nous nous sommes arrangés pour faire un petit détour de 300 km.
Ce matin, nous sommes donc à 19970 km et je guette mon compteur pour ne pas louper le passage des 20000. Nous roulons à vive allure, heureux. 19980. 19981. Simon force l’allure pour nous suivre. 19990. 19991. Simon commence à trouver que l’on roule bien vite. 19995. 19996. 19997. 19998. 19999. Plus que quelques mètres. Pshhht, ma roue avant vacille et nous manquons de tomber. Nous avons crevé à quelques mètres des 20000 km. Est-ce un signe? Passepartout qui ne veut pas rentrer en France? Je répare la roue. Nous repartons pour faire 50 mètres. Mon compteur affiche enfin les 5 chiffres: 20000. Nous nous embrassons alors que Simon nous prend en photo. Nous sommes heureux et un peu tristes car nous savons que le passage des 20000 marque la fin de notre épopée cycliste. Nous gagnons rapidement la grande ville d’Oruro. Nous faisons le trajet Oruro-la Paz en bus. La route est peu intéressante, dangereuse et surtout nous voulons garder quelques jours à La Paz pour accomplir une dernière idée qui nous est venue en tête avant de rentrer en France.

Encore de la piste

Nous quittons le salar pour nous diriger droit sur le volcan de Tunupa. Nous retrouvons notre vieille amie la piste. Nous aimons la piste car elle est l’image même de l’aventure: un paysage quasi intact, juste traversé par un ruban de terre, parfois un simple chemin. Mais elle est aussi synonyme d’heures d’effort, de vitesse réduite et de distances allongées. Elle s’accompagne souvent de rayons cassés, de crevaisons, de voilage de roues voire de chutes. Elle nous recouvre de poussière, met à mal toutes nos articulations et nous laisse le soir en piteux état, fatigués. Pour toutes ces raisons, la piste nous l’adorons… pour mieux la haïr 100km plus loin.
Simon est maintenant bien acclimaté à l’altitude et est souvent en tête. La route est sableuse et nous devons souvent nous arrêter pour pousser le tandem. Nous trouvons en route un hôtel inespéré dans un minuscule village. Peu importe que les draps ne soient pas changés ou que la douche soit commune, nous restons de longues minutes sous l’eau chaude pour enlever les couches superposées de poussière et de crème solaire des jours précédents. Enfin, nous atteignons Challapata. C’est une grande ville mais nous avons beaucoup de mal à trouver une pension décente. Après un petit restaurant, nous nous couchons heureux: demain la route sera bitumée.